Traduit de James Scott Trimm

Nous lisons dans 1Corinthiens15 :
[2] …Car je vous ai transmis avant tout ce que j’ai reçu moi-même, à savoir que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ;
[4] qu’il a été enseveli, et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures :
[5] et qu’il a été vu par Céphas, puis par les douze :
[6] Après cela, il fut vu par plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont restés jusqu’à ce jour, mais dont quelques-uns se sont endormis.
[7] Après cela, il fut vu par Jacques, puis par tous les apôtres.
(1Cor. 15:2-7 traduit de la KJV)
Dans son « Jewish New Testament Commentary », David Stern écrit à propos de 1Cor. 15:7 :
L’apparition de Ya’akov (Jacques), …n’est pas mentionnée ailleurs dans le Nouveau Testament mais est rapportée dans un des livres apocryphes, l’Évangile selon les Hébreux…
(Commentaire du Nouveau Testament juif par David Stern 1Cor. 15:7)
Qu’est-ce que l’Évangile selon les Hébreux ? L’Évangile selon les Hébreux était un ancien évangile apocryphe, perdu, qui était utilisé par les anciens Nazaréens, les premiers adeptes de Yeshoua en tant que Messie.
Le « Père de l’Eglise » du troisième siècle, Eusèbe, a écrit à propos de ce document :
« Et parmi eux [les livres douteux], certains ont placé l’Évangile selon les Hébreux qui fait le bonheur particulier de ceux des Hébreux qui ont accepté le Messie. »
(Eusèbe ; Hist. Eccl. 3:25:5)
En parlant des Ébionites, Épiphane appelle l’évangile selon les Hébreux « leur Évangile » (Pan. 30:16:4-5) et Jérôme y réfère en tant que « l’Évangile que les Nazaréens et les Ébionites utilisent » (Sur Mat. 12:13). Le document proprement dit a été perdu, mais environ 50 citations de ce document sont conservées dans des citations des soi-disant « Pères de l’Église » et d’autres commentateurs, même au Moyen Âge.
L’érudit du vingtième siècle Hugh Schonfield a écrit au sujet de cet évangile perdu :
« L’Évangile selon les Hébreux est un hors-la-loi littéraire dont la tête est mise à prix ; mais malgré les cris des chercheurs, il échappe encore à la capture. Ni les bibliothèques monastiques ni les tas d’ordures égyptiens n’ont jusqu’à présent livré une seule feuille de cet important document…..
Car derrière les Hébreux se cachent les potentialités inconnues de la tradition nazaréenne, qui peuvent confirmer ou contredire certaines des croyances les plus chères au christianisme orthodoxe. Il est inutile que certains théologiens qualifient les Hébreux de « secondaires » sur la base des présents vestiges fragmentaires conservés en citation. …
Si l’on en juge par le seul témoignage antique, il est indiscutable que, de tous les Évangiles, c’est celui qui a le plus de droits à être considéré comme une authentique production apostolique ;…
Voici manifestement un témoin des plus précieux, peut-être le témoin le plus précieux de la vérité sur [Yeshoua]… que même un jury composé uniquement de chrétiens orthodoxes ne pourrait mépriser, et qui devrait être traduit en justice. Mais le témoin a disparu, et tout ce que nous avons, ce sont quelques déclarations rapportées qu’il a faites il y a longtemps…
…on peut soutenir qu’il y a eu une dépendance non pas de [l’évangile des] « Hébreux » sur les Synoptiques mais vice versa – que [l’évangile des] « Hébreux » a été l’une des sources auxquelles un ou plusieurs d’entre eux ont puisé ».
(Hugh Schonfield ; Selon les Hébreux ; 13-18)
Le « Père de l’Église » du quatrième siècle, Jérôme, cite un compte rendu du dernier Seder de Pessa’h de Yeshoua, dans l’Évangile selon les Hébreux :
L’évangile appelé selon les Hébreux, récemment traduit par moi en grec et en latin, qu’Origène utilise souvent, dit aussi après la résurrection du Sauveur : Or le Seigneur, après avoir donné le linge au serviteur du prêtre, alla vers Ya’akov et lui apparut. (car Jacques avait juré de ne plus manger de pain depuis l’heure où il avait bu la coupe du Seigneur jusqu’à ce qu’il le voie ressuscité d’entre les morts). Un peu plus loin, le Seigneur dit : Apportez une table et du pain. Et aussitôt il est ajouté : « Il prit du pain, le bénit, le rompit et le donna à Ya’akov HaTzadik et lui dit : « Mon frère, mange ton pain, car le Fils de l’homme est ressuscité du milieu de ceux qui dorment ».
(Jérôme ; Sur les hommes illustres, 2)
Nous avons ici préservé pour nous cet ancien récit nazaréen de l’apparition de Yeshoua à Ya’akov auquel Paul fait référence dans 1Cor. 15:7, afin que nous, nazaréens de la restauration, puissions à Pessa’h réfléchir à cette nouvelle information que nous avons sur le Pessa’h de Yeshoua et sa résurrection.
Nous remercions James Trimm pour son œuvre de restauration nazaréenne, et vous invitons à visiter son site anglophone www.nazarenespace.com et à le soutenir dans son œuvre.