Les Nazaréens et la loi orale (1)

Traduit de James Scott Trimm

Il y a eu beaucoup de discussions dans le mouvement aujourd’hui sur la façon dont nous, en tant que nazaréens, devrions considérer la tradition juive, la loi orale et le Talmud.

Il est important de comprendre le monde du premier siècle d’où le
le judaïsme nazaréen a émergé. Il y avait trois grandes sectes de judaïsme à l’époque : les Pharisiens, les Sadducéens et les Esséniens.

L’écrivain du premier siècle, Josèphe, écrit à propos des Pharisiens :

« …les Pharisiens ont transmis au peuple un grand nombre d’observances par succession de leurs pères, qui ne sont pas écrites dans la loi de Moïse ;… ».
(Josèphe ; Ant. 13:11:6)

Les Pharisiens sont devenus ce que l’on appelle le judaïsme rabbinique et ont finalement écrit ces traditions (connues sous le nom de « loi orale ») dans la Mishna et plus tard dans le Talmud. La Mishna et le Talmud ne sont pas la Loi orale, mais ils contiennent la Loi orale telle qu’elle a été enregistrée par les Pharisiens.

Le noyau du Talmud est la Mishna. La Mishna a été compilée vers l’an 250 de notre ère par Rabbi Y’hudah HaNassi à partir de traditions orales et/ou écrites antérieures. Il cite les opinions des rabbins et des enseignants qui ont vécu dans la génération qui a suivie Esdras et Néhémie, jusqu’au moment de sa composition. Le Talmud a été compilé vers l’an 500 de notre ère et se compose de la Mishna écrite en hébreu et du commentaire de la Mishna, connu sous le nom de Guémara, qui l’entoure en caractères araméens.

Les Sadducéens rejetaient ces traditions, comme Josèphe nous l’indique :

« …c’est pour cette raison que les Sadducéens les rejettent, et disent que nous
devons considérer comme obligatoires les observances qui se trouvent dans les écrits, mais ne devons pas observer ce qui nous est transmis par la tradition de nos ancêtres… ».
(ibid)

Les Sadducéens avaient rejeté la loi orale. Ils ne croyaient pas à une résurrection ou à une vie après la mort. Ils avaient rejeté les choses auxquelles le judaïsme avait toujours tenu. Il était déjà difficile de rendre leurs points de vue compatibles avec la Torah écrite, il était plus facile pour eux de simplement rejeter la Torah orale d’emblée. En fait, ils étaient obligés de rejeter la loi orale s’ils voulaient rejeter toute compréhension de la Torah écrite qui incluait une résurrection et une vie après la mort !

Puis il y avait les Esséniens, ce sont eux qui sont censés avoir écrit les manuscrits de la Mer Morte. Les Esséniens ne rejetaient pas le concept de la loi orale, comme le faisaient les Sadducéens, mais ils avaient une compilation ALTERNATIVE de telles traditions, dont beaucoup sont consignées dans les manuscrits de la mer Morte. Parmi les manuscrits se trouve un document appelé MMT (« Quelques œuvres de la Torah »). Dans ce document, les Esséniens soulignent certaines de leurs différences avec la loi orale telle qu’elle est consignée dans la Mishna. Par exemple, dans la Mishna (Hullin 4:1-5), une tradition orale interdit de manger le fœtus d’un animal abattu, alors que le point 12 du MMT autorise la consommation d’un tel fœtus. De nombreux points abordés dans le document MMT sont en réponse directe à des points de la Torah orale trouvés dans la Mishna. Les Esséniens n’ont pas rejeté la Torah orale, ils en avaient leur propre compréhension.

Or, nos ancêtres nazaréens avaient des racines dans le judaïsme pharisien et dans le judaïsme essénien, mais pas dans le judaïsme sadducéen.

Les enseignements de Yeshoua faisaient souvent écho à ceux du célèbre maître pharisien Hillel. Lorsque Yeshoua était encore un enfant, Hillel enseignait « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fassent », tandis que Yeshoua a ensuite enseigné « fais aux autres ce que tu voudrais qu’ils te fassent ».

Les Nazaréens avaient aussi clairement des racines dans le judaïsme essénien. Il existe des preuves que Yochanan l’immergeur (« Jean le Baptiste ») est issu de la communauté de Qumran. Plusieurs des talmidim de Yeshoua (dont Kefa) avaient d’abord été des talmidim de Yochanan. Les Esséniens et les Nazaréens s’appelaient tous deux « La Voie » et « Fils de la Lumière ».

Les origines esséniennes et pharisiennes du judaïsme nazaréen peuvent facilement être démontrées et pourraient remplir des volumes.
Je les ai réduites ici à un court paragraphe pour chacune.

Vers la partie 2

Nous remercions James Trimm pour son œuvre de restauration nazaréenne, et vous invitons à visiter son site anglophone www.nazarenespace.com et à le soutenir dans son œuvre.