Les Nazaréens et la loi orale (7)

Vers la partie 6

Il y a une histoire intéressante dans le Talmud qui fait une remarque profonde sur la loi orale :

Nos rabbins ont enseigné : Un païen vint un jour devant Shammai et lui demanda : « Combien de Torahs as-tu ? » « Deux », répondit-il : « la Torah écrite et la Torah orale ». Je te crois en ce qui concerne la Torah écrite, mais pas en ce qui concerne la Torah orale ; fais de moi un prosélyte à condition que tu m’enseignes la Torah écrite [uniquement]. [Mais il le gronda et le repoussa avec colère. Lorsqu’il se présenta devant Hillel, celui-ci l’accepta comme prosélyte. Le premier jour, il lui enseigna le Alef, le beth, le gimmel, le daleth ; le lendemain, il les lui enseigna à l’envers. « Mais hier, tu ne me les as pas enseignés ainsi », protesta-t-il. « Ne dois-tu donc pas te fier à moi ? Alors, compte sur moi aussi en ce qui concerne la Torah orale ».

(b.Shabbat 31a)

La morale de l’histoire est que les mêmes ancêtres qui nous ont transmis la Torah écrite, nous ont également transmis la Torah orale avec elle. Quelle logique y a-t-il à accepter comme vérité la Torah écrite qu’ils nous ont transmise, tout en rejetant la loi orale transmise par ces mêmes ancêtres ?

En tant que Nazaréens, nous ne croyons pas que les rabbins du judaïsme pharisien/rabbinique aient eu le pouvoir de lier et de délier après le premier siècle, peut-être même pas avant le premier siècle. Ainsi, nous ne devrions pas simplement accepter ces décisions, mais d’un autre côté, nous ne devrions pas les rejeter d’emblée. Dans de nombreux cas, le Talmud ou les Midrashim halakhiques connexes présentent la logique qui a conduit à la prise de ces décisions. Nous devrions examiner ces lignes logiques pour déterminer si les décisions étaient valides et saines.

Par exemple, j’ai entendu un rabbin messianique critiquer le Talmud et prétendre que les rabbins avaient ajouté trente-neuf règles au simple commandement de ne pas travailler le jour du sabbat. En fait, les trente-neuf catégories (données dans m.Shabbat 7:2) sont tirées du texte de la Torah. Dans la Torah, les instructions concernant la construction du Tabernacle sont interrompues par une réaffirmation du commandement de ne pas travailler le jour du Shabbat (Ex 31,12-17). Le lien entre cette section de l’Exode et le matériel environnant semble être le mot « travail » (Ex 31,14) et « ouvrage » (Ex 31,3) (même mot en hébreu). Ainsi, le commandement de ne pas « travailler » le jour du sabbat (Ex 31, 14) est réitéré comme un rappel de s’abstenir de l' »ouvrage » du tabernacle mentionné en Ex 31, 3. C’est pourquoi le terme « travail » dans le commandement de ne pas travailler le jour du sabbat peut être élaboré et défini par les trente-neuf catégories d' »ouvrages » impliqués dans la construction du Tabernacle.

En tant que nazaréens, nous ne devrions pas rejeter d’emblée le matériel du Talmud, nous devrions chercher à le comprendre. Ensuite, nous devrions « manger la datte et recracher le noyeau ». La même approche devrait être adoptée pour les manuscrits de la mer Morte.

Les nazaréens ne doivent pas être des sadducéens des temps modernes.

Nous remercions James Trimm pour son œuvre de restauration nazaréenne, et vous invitons à visiter son site anglophone www.nazarenespace.com et à le soutenir dans son œuvre.